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La Ferme Perles de Culture

Un jardin au féminin...

Quel est ton parcours ?

Depuis toute petite j'aime les plantes, la nature et j'ai toujours été attirée par la biologie. Après mes études à l'École d'Agronomie de Toulouse je voulais partir à l'étranger. J'ai alors travaillé en Afrique de l'ouest pour différentes ONG qui faisaient du développement rural au Mali, Mauritanie, Sénégal et Guinée Bissau.
En Casamance, j'ai accompagné des villages à tester des variétés de riz tolérantes à la salinité, animé des dynamiques collectives, et aidé à développer des banques de semences villageoises. Là-bas chaque famille conserve ses semences en gerbe ou dans des pots de terre cuite avec des feuilles de neem et du piment, dans des pièces ou greniers régulièrement enfumées pour chasser les rongeurs.

Après avoir accompagné des producteurs, je voulais devenir productrice moi-même et j'ai cherché à m'installer. J'ai travaillé avec Annick et Bernard pendant 6 mois, je suis rentrée dans le Gaec de l'Aulne en 2013. J'ai appris le métier avec eux, la semence nécessite des techniques culturales spécifiques, ce qu'on n'apprend pas à l'école.


Pourquoi quitter le Gaec ?

Après 5 ans dans le Gaec, je voulais être sur ma propre ferme, faire mes choix et m'organiser pour rendre plus compatible mon métier d'agricultrice et mon rôle de maman de 3 enfants. Reprendre cette ferme est tout un défi : au Gaec je faisais plutôt du travail manuel, je n'avais jamais labouré ou utilisé certains outils, j'ai dû m'y mettre ! Le plus difficile c'est d'anticiper : à quel moment préparer la terre pour les cultures à venir ? Je parle souvent avec les voisins maraîchers pour avoir des conseils sur le travail du sol.

 

Un jardin au féminin...

Sous l'arbre de Judée, entre jardin et maison, Claire nous raconte son histoire ...

 

Comment travailles-tu sur la ferme ?

J'ai 1,5 ha, le sol est sablo-limoneux, l'eau provient d'un puits de 12m. Une grande partie des terres n'étaient plus cultivées depuis 8 ans, il fallait les remettre en production. Je fais des cultures sur buttes avec une charrue vigneronne, ce qui draine plus facilement lors des pluies abondantes.

Qu'est-ce pour toi le métier d'Artisan Semencier ?

C'est produire et diffuser des graines de plein de variétés. J'apprécie de semer, faire les plants, suivre les fleurs, les fruits, récolter les graines et savoir qu'elles vont être semées par d'autres jardiniers et maraîchers. Je suis curieuse de chercher des variétés, pour ensuite apporter des nouveautés dans notre gamme.

 

 

 

Qu'est ce qu'il te plaît le plus au Biaugerme ?

Suivre tout le parcours de la production et alterner la saison de production et de commercialisation. J'aime aussi travailler en équipe, on y arrive car chacun amène sa petite part de talent. Si quelqu'un n'est pas doué en quelque chose, un autre le sera.

As-tu des nouveaux projets pour la ferme ?

J'ai surtout des idées : faire des fleurs coupées, fournir des restaurateurs avec des plantes et aromatiques peu connues. J'aimerais bien expérimenter les planches permanentes et proposer un bout de parcelle pour un jardin partagé avec les voisins.

 

Peux-tu nous raconter un moment fort sur ta ferme ?

L'épisode de grêle de cette année m'a beaucoup appris, j'ai vu la résilience des plantes. Le 12 juin les feuilles et plants étaient déchiquetés et finalement je n'ai jamais récolté autant de poivrons ni de haricots, la force du vivant est réelle. Mais sur le coup c'était dur !

...et une anecdote sur des variétés ?

Je cultive l'okra que je préparais en « soupe kandja » au Sénégal avec de l'huile rouge et du poisson.

J'aime aussi les larmes de Job, graminées aux graines brillantes, grises et argentées dont ma fille fait des bracelets, et qui m'ont inspiré le nom de ma ferme.

Si tu devais changer de métier, que ferais-tu ?

J'aime mon métier mais je pourrais aussi être cueilleuse de fruits sauvages et plantes médicinales.