Le Gaec l’Héritier du Caillou

Quel est votre parcours ?

Damien : je viens d'une famille d'agriculteurs. J'ai fait mon BTSA en Guadeloupe et mon stage d'installation dans une ferme agro-touristique près d'Osijek, Croatie. Installé sur 12 ha de terre en location, j'ai cultivé du soja et du tabac. Par l'intermédiaire de Christian C., j'ai su que le BiauGerme cherchait des associés, j'y ai posé ma candidature sans savoir où je mettais les pieds !

Sabine : sœur de Damien, j'ai grandi dans la ferme familiale, ce qui m'a donné envie de voir ailleurs ! Après une formation de Conseillère en économie sociale et familiale, je me suis vite aperçue des difficultés à trouver des postes intéressants. En 2013, j'ai fait un BPREA avec le projet de reprendre la ferme de mes parents.

Gildas : originaire de Loire-Atlantique, j'ai exercé le métier de comptable pendant 12 ans. Le projet de nous installer ensemble dans la ferme des parents de Sabine est devenu notre projet de vie. Nous avons fait du woofing pendant un an au Canada et en Nouvelle Zélande pour être sûrs de notre choix.

Sandie : mes parents sont arboriculteurs et font du raisin de table. J'ai fait un BTSA gestion et protection de la nature et j'ai travaillé cinq ans dans une Maison de la Nature. J'ai créé des outils d'animation en milieu naturel pour les scolaires et le grand public. J'avais la sécurité de l'emploi, mais il me manquait une unité de vie. J'ai alors rencontré Damien et en 2016 nous avons créée le Gaec. Il a dû partager sa ferme à deux ! En 2020, le Gaec s'est agrandi à quatre.

Aujourd'hui, à Caillou, c'est l'ouverture de la tomate Miel du Mexique, leur préférée.

Comment travaillez-vous sur la ferme ?

Sabine : la diversité de notre ferme vient de ce que faisaient nos parents, mais aussi de notre façon de voir les choses : avoir un élevage dans une ferme en agriculture biologique est tout à fait logique, ça devrait être dans la charte. Nous avons 80 moutons et cultivons des légumes de plein champ, des semences et des grandes cultures. Chacun est responsable d'un atelier.

Gildas : je m'occupe de l'élevage, Sabine des légumes et des grandes cultures, Sandie et Damien de la production des semences et de la commercialisation au Biaugerme. On demande de l'aide lorsqu'on a besoin d'une équipe. 

Qu'est-ce pour vous le métier d'artisan semencier et d'être paysan ?

Sandie : la préservation de la semence, la remettre en terre, la choyer. Il y a une sorte d'attachement à la culture et de détachement, car la semence ne nous appartient pas, elle appartient à tout le monde.

Sabine : Paysan c'est être autonome, on vit comme en parallèle de la société, nous savons cultiver et être autosuffisants, comme les fermes d'avant.

Une anecdote sur une variété ?

Damien : la première fois que j'ai fait des haricots rame, Christian m'a dit de les ramasser gousse par gousse et de les écraser. Je l'ai fait à la main et avec les pieds, c'était vraiment long !

Gildas : au début, chaque fois qu'on venait voir Damien pour l'apéro, il nous faisait trier des haricots.

Sandie : les graines de la gesse fourragère ressemblent à des cailloux et je m'amuse à les faire devinez et découvrir.

Avez-vous de nouveaux projets ?

Damien : plein ! Sandie démarre un jardin pédagogique, Sabine les fruits séchés, Gildas un nouvel atelier d'élevage et moi je rêve d'une serre exotique! J'ai toujours des idées, si on a les moyens, la terre, ce n'est pas juste de rien faire. On m'a toujours dit, si tu as un bout de terrain il faut le mettre en culture, c'est toujours quelque chose de gagné pour la société.

Si vous deviez changer de métier, qu'est-ce que vous feriez ?

Damien : travailler dans une librairie pour lire toute la journée, ou être pompier professionnel et faire de l'agriculture dans le temps libre

Sabine : je ne m'imagine plus ailleurs

Sandie : du clown avec des personnes en situation de handicap