Notre éditorial
NOTRE EDITorial 2024
« Y a plus de saison, ma pauvre Lucette ! » Combien de fois nous sommes-nous répétés entre collègues cette petite phrase...
Parfois avec désarroi un peu mais souvent avec humour. Parce qu'après tout, que pouvons-nous vraiment faire, nous ici, les pieds dans la terre sinon tenter de collaborer avec les éléments ? Et faire preuve de souplesse tant physique que mentale, de positivisme à bonne dose et de créativité, toujours. Soigner nos cultures aux extraits fermentés de plantes, pailler, encore et encore. Ombrer davantage. Varier et associer, expérimenter, chérir l'eau et la récupérer comme on peut... Et accepter sans trop d'amertume que l'on ne récolte pas toujours ce que l'on sème au jardin !
Dans notre gamme 2024 de belles nouveautés sont à découvrir . Nous vous proposons 3 compostions pour égayer vos parterres : un assortiment de poivrons, un autre d'aubergines, ainsi qu'un mélange prêt à semer d'engrais verts d'automne. Essayez les aubergines longue blanche et ping tung, tendres et savoureuses. La moutarde violette Osaka agrémentera vos salades. Un poivron marseillais, délicieux à rôtir et le Tomatillo Violet, un physalis géant réputé au Mexique. Voyagez encore du côté des aromatiques en savourant le basilic sacré Tulsi pour de douces infusions parfumées. Également 2 fleurs intrigantes, le grand mélinet ou cerinthe et le tagète minuta.
Vous trouverez dans la catégorie des fleurs un nouvel icône indiquant celles qui sont comestibles et également en fin de catalogue quelques recettes sélectionnées pour vous régaler.
Aussi avec joie, je vous partage qu'au Biaugerme, il n'y a pas que les graines qui germent. Et nous avons cette année de doux babillements dans les couloirs, des sacs à langer et tapis d'éveil en salle de réunion avec pas moins de 4 naissances chez nos collègues associés. Bienvenue à Leila, Charlie, Jeanne et Auguste !
Et comme la vie, ça vibre, ça bouge, des petits changements s'opèrent aussi au cœur de nos fermes. Marlène s'installe cette année seule sur sa ferme après des années au Gaec du Cayre blanc et Thibaut et Viviane de la ferme des Levées sont partis vers de nouvelles aventures que nous leur souhaitons bonnes !
Espérant que vous serez encore là cher-e-s et fidèles, jardinier-e-s, maraîcher-e-s car quelle que soit la surface que vous cultivez, vous comptez pour nous !
Soucieux de toujours vous satisfaire à travers notre belle gamme et la qualité des semences produites sur nos fermes, nous avons à cœur de continuer à éditer ce catalogue papier mais sommes aussi contraints tout comme vous de vivre avec notre temps et vous recommandons la consultation de notre site internet pour la mise à jour des disponibilités et pour y découvrir ses riches rubriques.
Enchantée, honorée de partager cette belle biodiversité cultivée, prenons encore ensemble soin de notre belle planète !
Clélia, multiplicatrice au Biau germe depuis 18 ans.
NOTRE EDITorial 2023
Mon cher ami, mais pourquoi semer de la graine bio? Tu ne vas pas la manger?
Bonjour, et bienvenue à la découverte de notre 41ème catalogue.
Cette question peut surprendre. Pourtant, combien de fois ai-je entendu un jardinier en interroger un autre, sur le pourquoi des graines bio et pourquoi des graines Biau Germe ? Et l'autre de lui répondre qu'il ne compte pas «poêler» ses graines de carotte, mais qu'il fait ce choix par éthique et écologie.
Je suis moi aussi, bio par conviction, depuis mes débuts. Cependant, l'intérêt majeur que je trouve à nos semences, est l'information génétique assez rare qu'elles contiennent. Je m'explique.
Chez nous, les variétés ont tout connu (sauf la chimie! Elles savent donc très bien s'en passer). Elles ont vu des hivers pluvieux asphyxier le sol, des étés humides propices aux maladies, autant que des épisodes caniculaires. Et nous avons, depuis des dizaines de générations, sélectionné les plantes les meilleures vis à vis de tout cela. C'est essentiel, alors qu'elles doivent affronter aujourd'hui des conditions climatiques particulièrement marquées.
Nos variétés «population» ont ainsi gardé la diversité nécessaire pour s'adapter aux changements, et se complaisent très bien dans un jardin conduit en bio comme dans une grande diversité de sols. Nous, grainetiers, n'avons été, au fil des saisons, que les chefs-d'orchestre de cette adaptation immuable.
Dans notre sud-ouest, les cultures n'ont pas été épargnées par les excès du climat 2022 (gels printaniers sévères, été tropical sec...). Conséquences: quelques récoltes nous manquent ou ne germent pas assez bien.
Mais nous vous présentons avec enthousiasme, nos «petites nouvelles au catalogue»: melon jaune canari, pastèque Déhibé, piment végétarien, radis Daïkon et tomate petit moineau.
Et tandis que les okras atteignaient chez nous, cet été, les 2 mètres de hauteur, la dolique Mongette de Provence, plante africaine à l'origine, prospérait également. Elle remplaça dans l'assiette, les haricots vert qui «patinaient» sous la canicule. Et les gourmands ne firent pas la différence!
Au même moment, une nouvelle plante sauvage apparaissait dans une de mes parcelles: Physalis minima, un bel alkékenge indigène... des régions équatoriales! Cadeau d'un oiseau migrateur? Mais depuis combien de temps les graines guettaient-elles le réchauffement climatique, dans mon petit vallon reculé du Pays de Serre?
La nature est douée. A nous, à vous, d'en tirer le meilleur au jardin.
Bonne saison 2023.
Guillaume Rivoirard, multiplicateur au Biau germe depuis 20 ans.